Territoires exclus
Un constat
Loin du dynamisme économique des villes et des services qu’elles proposent en matière d’accompagnement social, les personnes précaires en milieu rural ont plus de mal à surmonter une situation difficile (perte d’emploi, célibat, divorce, maladie…) du fait de leur isolement.
Le coût élevé des transports limite aussi les possibilités de se déplacer et donc d’entretenir des liens sociaux. Les personnes isolées affichent des taux de mobilité jusqu’à 22 points inférieurs aux personnes ayant une sociabilité dense. (Observatoire de la philanthropie / CREDOC)
À cela s’ajoute le phénomène de désertification des milieux ruraux : raréfaction ou disparition des commerces et des lieux de convivialité, recul du nombre de médecins et des services publics (404 bureaux de Poste fermés entre 2016 et 2017)… Une tendance qui continue à s’accentuer avec environ 300 fermetures de commerces tous les ans. Peu mobiles, les personnes âgées en sont les premières victimes. La mobilité est très étroitement dépendante de la conservation d’un réseau social de proches, géographiques, amicaux ou familiaux.
Et en ville, près de 5 millions d'habitants vivent dans les quartiers populaires en France (identifiés par le ministère de la ville) où l’on trouve la majeure partie des grands ensembles d’habitat social. Ils réunissent de nombreuses difficultés : ségrégation sociale, familles nombreuses vivant dans de petits espaces, difficulté d'accès en transports, éloignement des principaux pôles économiques, sociaux-culturels, sentiment d'injustice et de relégation. La situation de ces quartiers s'est dégradée depuis 20 ans, avec une paupérisation de ses habitants, mais également l'apparition de réactions de violence et repli. Les populations sont souvent résignées parce qu'elles souffrent d'isolement et d'un manque de services, et vivent dans un environnement dégradé. Nombre d'habitants méconnaissent ou n'osent pas utiliser les services ou droits qui leur sont accessibles, et ne participent pas aux projets de changement du quartier. Ce sentiment de déconnexion et la perte de confiance qui l'accompagne conduit certains au repli sur soi et au rejet de ce qui s'apparente aux institutions. (Association Voisins Malins)
Des solutions
Des initiatives solidaires existent pour lutter contre l’isolement rural : camions ambulants, animations, visites à domicile, co-voiturages, voitures sans permis, garages solidaires,... En ville, d'autres solutions existent : développer les liens de proximité, faciliter la vie quotidienne des habitants et s'assurer qu'ils peuvent accéder aux services utiles, aller à la rencontre des habitants, changer le regard de la société sur les quartiers, ...
L’objectif : recréer du lien dans des territoires où l’entraide a naturellement toute sa place.
Notre tissu social s’appauvrit en particulier pour ceux qui, par perte de mobilité ou du fait de leur situation précaire, sont « assignés » dans leur quartier, leur rue, leur palier, voire leur appartement ou leur chambre.