Aller au contenu principal

Exil

Un constat

La grande précarité et les difficultés d’intégration des immigrés en font un groupe de population très exposé à l’isolement social. Selon Colette Lhomme-Rigaud, professeur à l’Université Paris 5, « l’une des premières difficultés des familles migrantes est d’éviter soit le « non être », résultat d’une totale déculturation, soit l’isolement, la marginalisation, qui entraînera peurs et angoisses au contact de la culture étrangère ». Les migrants ont ainsi à assumer la rupture avec leur groupe de façon d’autant plus bouleversante qu’ils ont appartenu à une société où les liens étaient fortement communautaires. Une mère qui se sent isolée dans son pays d’accueil transmet son mal être à son enfant qui, à son tour, risque de se sentir exclu. 

De plus en plus de jeunes migrants arrivent en France mais moins de la moitié seulement d’entre eux se voient reconnaître comme mineurs ce qui signifie que pour les autres, aucune prise en charge n’est effectuée.

Des solutions

À ce jour, le dispositif de placements d’urgence ainsi que le dispositif classique de la protection de l’enfance sont saturés. Plusieurs associations travaillent pour améliorer l’accueil des migrants, qu’ils soient installés en France depuis longtemps ou qu’ils viennent d’arriver dans la région. Les besoins sont énormes : formation linguistique, médiation sociale, accompagnement administratif, suivi médical, aide alimentaire…

Immigrer, c’est reconstruire seul, en l’espace de quelques années ce que des générations ont lentement élaboré et transmis.

Tobie Nathan
Psychologue, professeur émérite de psychologie et écrivain